Solange

Solange et Siska Fitoussi

Clodettes en 1967

Lorsque Claude François se produisit sur la scène de l'Olympia du 8 au 25 décembre 1966, pour la première fois, quatre jeunes femmes l'accompagnaient dans ses chorégraphies.

Elles s'appelaient Cynthia (alias Cindy) Rhodes Pettitgraw-Siméon, Pat Kerr Milicent, Siska et Solange Fitoussi.

Première en partant de la droite


Aussi loin que remontent ses souvenirs, Solange a toujours voulu être danseuse. Dès son enfance passée en Anjou, un de ses professeurs, impressionné par sa précoce détermination, lui affirme déjà : "Oui, tu seras sûrement danseuse puisque tu en as décidé ainsi !" Elle ira d'ailleurs, plus tard, jusqu'à entamer une grève de la faim pour démontrer l'exigence de son désir.

Elle commence à danser, en 1958, en amateur à Lyon puis monte à Paris où elle est danseuse de b-bop au Club Saint-Germain, devenu Le Bilboquet, club de jazz mythique de Saint-Germain des Prés. Solange sera vite répérée pour sa parfaite technique et son sens du mouvement. Elle fait de nombreuses rencontres, notamment Maurice Casanova, le patron du Bilboquet puis du Fouquet's plus tard, et de l'artiste américain James Brown.

On peut trouver trace de ses prestations dans les films Les Tricheurs de Marcel Carné, sorti en 1958, puis dans Paris Blues de Martin Ritt, sorti en 1961.

Elle rencontre, par l'intermédiaire de Nicole Croisille, Claude François. Avec des amis et presque incognito, Cloclo se rend au Bilboquet pour repérer sa future "Clodette". Elle sera engagée dans la foulée. Solange fera partie de la première équipe des "Clodettes". Elle travaillera très dur pendant un an, dans l'équipe de quatre danseuses, avec sa soeur Siska. Elle "fera" le premier Olympia avec Clodettes en 1967.



"Claude était intransigeant, se souvient-elle, systématiquement en retard (parfois même de trois heures), bref un être difficile à supporter. Le film de Siri donne d'ailleurs une image proche de la réalité de ce que fut notre collaboration au quotidien."

Au bout d'un an, elle jette l'éponge en raison d'un rythme harassant et des caractères bien trempés de Claude et de son entourage. Peut-être aussi du sien... Elle reconnait que cette expérience a été hors du commun auprès de cet "homme très attachant". Avoir été Clodette a été un vrai tremplin pour sa carrière. Elle enchaîne directement au Palais des Sports en 1968-1969 avec Johnny Halliday, dont elle garde un excellent souvenir. "On avait plus de moyens, ce qui rendait les conditions de travail plus souples. Avec Claude, on était souvent dans l'improvisation."

Mais quand le matin
Sur le banc 21

De sa carrière de danseuse, le souvenir le plus émouvant pour Solange a été probablement celui de sa première à l'Olympia. "Après l'Olympia, ainsi que mes trois complices, Claude avait offert une corbeille de fruits magnifiques accompagnée d'une bague "trois ors" de Cartier. Il s'agissait bien là de la preuve de la reconnaissance des efforts fournis."



Après ces années trépidantes, Solange éprouve le besoin de travailler pour son propre compte. Elle ouvre une petite (5 m2 !) bijouterie au 44 rue de Clichy, où elle accueille, depuis vingt-sept ans, toujours très chaleureusement, ses clients. Elle assure aussi, ce qui est devenu rare maintenant, toutes réparations à un coût très modique.

Infatigable, elle peint, sa nouvelle passion. Elle projette de créer un blog pour mettre en ligne ses réalisations. Solange a toujours la même énergie et l'entrain d'une Claudette, comme si la danse et la musique étaient aussi les ressorts de la vie.





Source :
https://www.dailyneuvieme.com/Solange-Fitoussi-une-tranche-de-vie-avec-Claude-Francois_a2597.html

Commentaires